Lorsque l’on crée une formation digitale, on a souvent à cœur de produire une expérience inoubliable et engageante pour ses participants ! L’objectif ? Rendre l’apprentissage accessible, rapide et fun.
On a pourtant tendance à oublier que certaines petites erreurs de conception basées sur nos propres croyances ou préférences d’apprentissages peuvent se révéler néfastes pour la montée en compétence durable de nos apprenants.
Alors connaissez-vous bien les biais cognitifs et les neuromythes à éviter ?
Les équipes Teach Up décortiquent pour vous quelques croyances auxquelles il faut prendre garde quand on conçoit un module e-learning !
Notre cerveau est l’un de nos organes les plus mystérieux ! Même si de nombreuses recherches sont menées quotidiennement sur le cerveau, on le connaît encore plutôt mal, bien qu’on lui prête énormément de facultés.
Le cerveau est constitué de deux parties : l’hémisphère droit et l’hémisphère gauche, reliées entre elles par le corps calleux. Il reçoit continuellement des tonnes d’informations qu’il doit absorber, trier ou supprimer.
Même si le fonctionnement de notre cerveau reste complexe, de nombreuses recherches et études scientifiques ont contribuées à nous offrir plus de connaissances. Elles ont notamment permis de faire la lumière sur nos biais cognitifs et sur nos croyances concernant le fonctionnement de notre cerveau et les mécanismes d’apprentissage.
On s’accorde à dire que pour qu’un e-learning soit efficace, il doit se focaliser sur un ou deux concepts clés au maximum. Il faut donc prendre le temps d’expliciter chaque notion ou compétence à acquérir, afin de s’assurer que l’apprenant comprenne et assimile correctement les informations portées par l’expérience digitale.
Cependant, un apprentissage est à la fois le fruit d’une bonne compréhension, et d’un ancrage dans le temps de la notion que l’on a assimilée.
En effet, si notre cerveau est capable de fournir beaucoup d’énergie pour apprendre quelque chose de nouveau, il a besoin de temps pour l’ancrer durablement. C’est le principe de la consolidation mnésique, mise en lumière en 1900 par Müller et Pilzecker. Il faudrait donc espacer dans le temps le flot d’informations, pour que notre cerveau soit capable de réactiver et de consolider les réseaux de neurones responsables de notre mémoire. Si l’on apprend de manière renforcée sur une courte période, les activations dans le cerveau sont trop proches pour que l’ancrage soit performant !
Il est donc plus intéressant d’échelonner son apprentissage dans le temps pour mémoriser l’information. Dans le cadre d’un parcours de formation, il sera donc nécessaire de réactiver les connaissances plusieurs fois et dans plusieurs formats différents afin de s’assurer que le cerveau de l’apprenant puisse mémoriser correctement !
La notion de cerveau gauche et cerveau droit est un neuromythe ! En effet, après la découverte de la composition du cerveau en hémisphères gauche et droit, la croyance que chaque individu aurait davantage de facilité à solliciter une partie de son cerveau plutôt que l’autre est apparue. On a ainsi rapidement attribué cette composition biologique binaire à notre représentation binaire de l’individu lui-même : homme / femme. Ainsi, les femmes se serviraient plus de leur cerveau droit (intuitif et émotionnel) que de leur cerveau gauche (raison et logique) !
Cette croyance a été petit à petit déconstruite par de nombreuses recherches scientifiques qui ont mis en lumière le fait que les deux hémisphères étaient bien liés, notamment par des structures nerveuses, assurant une connexion continue.
Les deux hémisphères de nos cerveaux fonctionnent bien de manière simultanée en échangeant continuellement des informations pour nous permettre de réagir à toutes les situations, que l’on soit un homme ou une femme !
Même si la variété de contenus permet de garder ses apprenants mobilisés plus facilement, ce n’est pas en contractant plusieurs tâches par peur de l’ennui qu’on est efficaces !
On a souvent tendance à penser que certains sont dotés de la faculté de pouvoir faire plusieurs choses en même temps. Or, notre cerveau a des capacités limitées. Ainsi, lorsque l’on a l’impression d’effectuer deux tâches en même temps, il s’agit surtout de switcher rapidement et continuellement de l’une à l’autre pour notre cerveau.
La seule exception à cela : la conduite de deux tâches aux caractères complétement différents, ne mobilisant pas les mêmes zones de notre cortex ! Par exemple : une tâche motrice que l’on a tellement travaillée qu’elle est devenue un automatisme (ex : conduire), avec une tâche intellectuelle qui demande de la concentration (ex : écouter la radio).
Effectuer plusieurs tâches en même temps demande donc à notre cerveau de jongler entre les informations et consomme énormément d’énergie ! Ce procédé peut être aussi le moteur d’un sentiment d’anxiété : attention donc à privilégier une tâche à la fois, même en apprenant !
Attention aux idées reçues qui ont tendance à donner plus de poids au fond plutôt qu’à la forme ! La forme est tout aussi importante que le fond, et cela, même en formation digitale, pour éviter le biais d’ancrage.
Le biais d’ancrage désigne à la fois la difficulté que l’on rencontre à se départir de sa première impression, mais aussi la facilité que l’on a à se laisser influencer par la première chose que l’on voit, pour peu que l’on n’ait pas encore formé son jugement !
Ainsi, en se focalisant sur une première information, une première valeur ou un premier élément, l’esprit n’arrive plus à apprécier et à prendre en considération les nouvelles informations, les nouvelles valeurs ou à envisager d’autres choix.
Si votre module paraît ennuyeux ou qu’il n’est pas particulièrement attractif dès les premiers écrans, c’est toute la formation qui en pâtira !
Bien qu’on ait souvent envie de mettre en avant les bienfaits d’un produit ou les avantages d’une connaissance acquise, les neurosciences nous prouvent que le cerveau humain ne fonctionne pas tout à fait de cette façon !
Ce constat se base sur le biais de négativité, qui fait que les individus :
Certains chercheurs pensent même que c’est parce que nos ancêtres les hommes de Cro-Magnon devaient être beaucoup plus attentifs au fait de se faire manger par un ours qu’au fait qu’ils avaient bien mangé le midi.
Attention donc à la façon dont on communique et aux phrases d’accroche qu’on utilise pour capter l’intérêt des participants en formation !
Mettre de nombreuses ressources et informations à disposition de ces apprenants semblent toujours être une bonne idée. Mais plusieurs études récentes ont démontré que notre surconsommation d’informations et de contenus peut être dangereuse pour le cerveau !
En effet, celui-ci possède une limite d’ingestion d’informations au-delà de laquelle, il décide de mettre certaines de ses facultés au repos. Sa capacité de travail se réduit alors significativement et il n’est plus capable d’assimiler la moindre nouvelle information.
Avoir des interactions avec de multiples personnes contribue à préserver la santé mentale ! Certaines zones du cerveau permettent de gérer plusieurs mécaniques en même temps, alors que d’autres, ont une fonction bien définie. C’est notamment le cas lorsque l’on décide de rentrer en contact ou de générer une interaction avec quelqu’un, en physique ou en digital. Cette action est la seule clé permettant d’activer cette zone particulière de notre cerveau.
Créer des interactions avec d’autres personnes participe donc au bon fonctionnement de notre plasticité neuronale… Il faut donc penser à créer suffisamment d’interactions dans vos modules en utilisant le social learning.
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